L’affaire DSK a deniche votre echo dans le monde du article.
Mes blagues graveleuses et les pressions hierarchiques a connotation sexuelle n’ont certes pas disparu, mais les machos sont desormais sous surveillance et Notre parole des victimes se libere.
Apres une journee de prospection commerciale a Londres, Philippine a regagne son hotel en soiree. Sur les rotules. Elle a zappe d’une chaine tele a l’autre. Pris une douche. Et c’est a votre moment-la que son directeur des ventes au groupe Concorde (il reste parti depuis), avec qui elle venait de crapahuter sans incident dans la capitale anglaise, lui a adresse votre SMS. «Ca te dirait de prendre 1 dernier verre ?» Sans voir le mal, la petit commerciale lui a repondu : «C’est sympa, mais j’habite crevee.» Un mois apri?s, notre candide est congediee. Sans explication, a l’issue de sa periode d’essai.
Aujourd’hui, Philippine se perd en conjectures sur ce qui se serait passe si elle avait repondu favorablement aux avances de son chef. Une embauche en general, accompagnee d’un profond malaise. Qu’elles soient modestes employees ou executive women, la majorite des jeunes filles salariees garde en elles des histoires de une telle nature. Pour la plupart, l’anecdote se resume a une remarque deplacee sur le physique, des appels telephoniques trop repetes. Agacant, mais gui?re trop grave.
D’autres peinent a oublier la scene degradante qu’elles ont vecue, une insinuation sexuelle ou une main baladeuse. Et diverses se rendent l’integralite des heures au travail le ventre noue, car elles ne savent jamais comment se depetrer d’une situation de harcelement caracterise en part de leur chef.
Complexe d’avoir des chiffres precis sur votre sexisme trop ordinaire, a Notre frontiere d’une goujaterie et de l’abus de pouvoir. Selon une enquete de l’Insee de 2008, 40% des femmes declarent avoir souffert de caresses, baisers et autres gestes non desires ; et, dans 25% des cas, votre fut sur la zone de travail. Autres precisions plus anciennes, fournies par l’institut Louis Harris en 2000 : 63% des dames indiquaient alors qu’elles avaient souffert de propos et de gestes douteux, ainsi, 60% avouaient avoir ete victimes d’avances repetees malgre un refus, dont 12% assorties de chantage.
L’impunite demeure souvent la regle pour les don Juan une machine a cafe
Claque nouveau, c’est qu’avec les affaires DSK et Tron le machisme et ses manifestations les plus outrancieres ne peuvent plus sevir en toute bonne conscience. Notre blague lourdingue ne marche plus. Temoin ce journaliste d’une grande radio nationale bafouillant recemment des excuses a ses collegues apres cette sortie : «Ah non, on ne va gui?re interviewer celle-la, elle est agee et laid. Je prefere Sophie B., celle-ci, bien, elle est solide.» Surtout, la parole des dames parait enfin se liberer.
Laurence Parisot a donne le ton, dans une interview au «Parisien» le 27 juin soir. «Apres l’affaire Strauss-Kahn, rapportait-elle, nous etions un petit groupe de dames, ici meme, au Medef. Nous nous sommes raconte des choses que nous ne nous etions jamais dites sur des propres experiences.» Ainsi que relater son premier entretien d’embauche. Le patron avait insiste pour que la rencontre ait lieu au cours d’un diner ! «Tres difficile a gerer. J’ai ete recrutee, mais j’ai aussitot organise la resistance.»
Pour les don Juan d’la machine a cafe, bien ceci ne a nullement a consequence. Au pire confessent-ils une absence de tact, un soupcon de misogynie. Ils se sentent d’autant plus a l’aise que l’impunite reste souvent la regle. Selon l’Association contre les violences faites aux jeunes femmes au bricolage (AVFT), 98% des victimes renoncent a engager des poursuites judiciaires. Par peur des represailles ou faute de pouvoir apporter des preuves materielles. L’arsenal juridique existe pourtant.
Depuis 1992, le harcelement sexuel reste entre dans le Code penal et le Code du travail. Une directive europeenne de 2002, transposee avec la France en 2008 seulement, sanctionne votre contexte de travail sexiste et considere le harcelement au boulot tel une discrimination. Reste a Realiser valoir ses droits, ainsi, ce n’est jamais si simple. Ou termine la drague, ou commence le harcelement ? J’ai reponse tient en trois lettres : «Non», resume Catherine Le Magueresse, juriste specialisee au sein d’ ces questions. «Des que l’individu signifie qu’elle ne veut nullement repondre a toutes les avances, si le dragueur insiste, la ligne jaune reste franchie.» Et attention, precise-t-elle, «ceder n’est pas consentir».
Partie integrante des conditions d’embauche, le harcelement reste en regle generale plus frequent en PME et TPE, ou les syndicats seront peu presents. Pour s’en persuader, il suffit de parcourir les rares affaires ayant fini a la barre d’un tribunal correctionnel : 78 en 2009, selon les dernieres statistiques du ministere de la Justice. Tres minimum donc, mais suffisamment Afin de identifier le profil type du predateur. Cela s’agit la majorite un moment d’un superieur hierarchique. Un chef d’equipe dans une societe de nettoyage vosgienne effeuille sur un chantier un calendrier de dames nues bien en disant a l’une de l’ensemble de ses employees «toi aussi, je t’aurai». Cela fut condamne a un an de prison avec sursis.
Comportement insupportable, mais bien explicite. Car, souvent, nos graveleux procedent via «touches» successives. Ainsi votre secretaire general d’une chambre de metiers qui possi?de commence avec envoyer a sa cible une pub pour des chocolats aphrodisiaques, puis une nouvelle faisant l’eloge de l’infidelite. Etape 2, il a sollicite a quelques reprises le employee pour avoir des relations sexuelles. Jusqu’au jour ou celle-ci a degote votre mot sur le travail : «Quand me remets-tu ta demission ?» En l’occurrence, c’est lui qui possi?de pris la porte, tout en ecopant de six mois de prison avec sursis.
Les sans-grade, les CDD et les precaires constituent evidemment des victimes ideales. Sur le website Ledire.org, les temoignages de jeunes stagiaires malmenees abondent. Une diplomee d’une grande ecole de commerce raconte ses debuts dans un cabinet de conseil en management, a 23 annees. Un manager HEC, qui la note sur sa mission, lui propose une bonne appreciation contre une nuit a l’hotel ! «Apres mon refus, j’ai ete saquee et, sincerement, je n’ai jamais pense a contre-attaquer.»
Plus de regles ecrites dans les grands groupes que au sein des PME
Dans une agence de pub parisienne, votre petit diplomee voit son profil Facebook pirate avec un collegue, qui y publie des photos pornos. Ingenieure dans un grand groupe industriel, Sophie raconte quant a elle avoir accepte longtemps «l’humour lourd» d’un collegue qui lui adressait des «T’as de beaux seins» ou des «J’ai un beau saucisson, tu veux gouter ?», via e-mail. Cela a fini avec etre mis a pied, puis licencie pour faute i fond. «Je n’etais Par exemple gui?re la premiere, ainsi, la DRH avait des traces», precise-t-elle.
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